Un général fort et fier, qui avait passé sa vie entière à livrer des batailles pour plusieurs rois se lassa enfin des combats.
Il avait passé sa vie à perfectionner sa science de la guerre, il était célèbre mais fatigué. Il ne désirait plus qu’une chose, se retirer du monde et apprendre l’art du tir à l’arc. Il ne voulait pas devenir un meilleur guerrier mais simplement passer son temps à méditer et il avait entendu parler d'un maître de l’arc vivant dans un monastère, ne faisant que du tir à l’arc. Cette vie l’attirait.
Après un long voyage, il trouva le monastère et supplia qu’on l’y accepte afin qu’il passe le reste de son existence à étudier le tir à l’arc. Et c’est ce qu’il fit pendant 10 ans.
Un jour, le maître du temple vint le voir et lui dit :
- Tu as appris tout ce que tu avais à apprendre, tu maîtrises l’arc, il est temps de partir.
Le général fut terriblement peiné, il désirait rester. Mais le maître était décidé et le général quitta le temple. N’ayant pas de place où aller, il décida de retourner au village de sa naissance qu’il n’avait pas revu depuis son enfance.
Il voyagea longtemps et arriva près du village. Alors qu’il marchait dans la forêt, il vit une cible dessinée sur un arbre et une flèche plantée exactement en son centre. Surpris il continua. Il n’était pas au bout de ses surprises : il trouva plein de cibles, dessinées aux endroits les plus inattendus. Et à chaque fois, il y avait une flèche exactement au centre. Il commença à s’irriter.
Après dix années passées à se perfectionner à cet art, il rentrait dans son village pour y trouver quelqu’un qui maîtrisait parfaitement l’arc ? La jalousie le rongeait. Arrivé au village, il y avait des cibles partout, avec une flèche en leur centre exact.
Il trouva les aînées du village, et leur demanda d’appeler l’archer responsable de tous ces tirs, qu’il le rencontre dans une heure au centre du village. L’heure était presque écoulée et personne ne venait sauf une petite fille, qui jouait dans un coin.
Elle s’approcha de lui :
- Vous attendez quelqu’un ? demanda-t-elle.
- Va-t'en, répondit le général, irrité.
- Non, non, on m’a dit de trouver quelqu’un qui attend, au centre du village. Si c’est vous, c’est moi que vous attendez, continua l'enfant.
Le général la regarda, incrédule :
- J’attends le maître archer qui est responsable de tous les tirs parfaits que j’ai vus.
- C’est moi, répondit la fillette.
- Impossible ! Comment pourrais-tu ? s'exclama le général.
- C’est simple, je prends mon arc, je mets une flèche, je tire au hasard, et là où tombe la flèche, je dessine une cible autour, confirma l'enfant.