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Catherine

Prends

Des cris, au bord de la rivière. Un homme dans l'eau se débat. Il boit, éructe, s'étouffe.

D'autres, accroupis sur la rive, lui tendent des perches, des bras et lui crient :

- Ta main ! Donne ta main ! Donne !

Mais l'autre ne veut rien entendre. Il s'enfonce, il s'agite en vain, il risque vraiment la noyade et l'on s'égosille en vain.

Le Bouddha s'approcha alors et dit :

- Écartez-vous mes enfants, laissez-moi faire.

Le Bouddha tend la main et dit au malheureux qui se noie :

- Prends ma main.

L'homme, d'un élan, s'agrippe au Bienheureux. On le tire hors de l'eau, sauvé.

On s'étonne. On se demande pourquoi n'a-t-il pas accepté d'aide alors qu'un mot du Bouddha a suffi pour qu'il veuille bien condescendre à sortir de son bouillon froid ?

- Je connais cet homme, répondit le Bouddha. Il est d'une telle avarice que si vous lui dites donnes, il reste sourd ; il ne sait entendre que prends.

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