Il était une fois un criminel au cœur froid et d'une rare cruauté. Voleur, assassin, il avait fini par trépasser à son tour d'une mort violente.

Il se retrouva dans les ténèbres de l'enfer, à souffrir mille douleurs et autour de lui s'étendait un océan de souffrance.

Bien plus haut, une araignée le vit. Elle alla trouver le Bouddha et lui dit :

- Seigneur de la miséricorde, cet homme mérite d'être sauvé pour son unique bonne action car il m'a un jour laissée la vie alors qu'il aurait pu m'écraser.

L’Éveillé acquiesça sans un mot. L'araignée tissa alors un fil qu'elle fit descendre jusqu'à profondément dans les abîmes. L'homme leva la tête et aperçut une lueur tout en haut, puis il vit le mince fil argenté luisant dans l'obscurité.

Le cœur rempli d'espoir, il éclata de rire et s'écria :

- J'ai enfin trouvé le moyen de sortir d'ici !

Il tira sur le fil qui semblait solide. Il s'y accrocha et commença à se hisser à la force des bras. Il monta, petit à petit, endurant l'effort avec peine.

- J'y arriverait ! se répétait-il en grinçant des dents.

Soudain, il fut atteint par le doute :

- Depuis combien de temps suis-je en train de grimper ? Ce fil résistera-t-il à mon poids ?

Pris d'une terrible angoisse, il regarda vers le bas et fut terrifié par ce qu'il vit. Beaucoup d'autres, comme lui attirés par la lumière, s'étaient agglutinés et se battaient pour attraper le fil. Certains avaient déjà commencés à monter.

Il cria avec fureur :

- C'est moi qui l'ai vu en premier ! Arrêtez, n'approchez pas, redescendez !

Mais les autres désespérés, enragés, ne l'écoutaient guère. Leur nombre croissait. Lorsqu'il s'aperçut que plusieurs le rattrapaient, furieux et plein de haine, il leur donna de violents coups de pied et les fit retomber vers les ténèbres.

- Bien fait ! Ce fil est à moi ! Il est mon salut, pas le vôtre ! s'écria-t-il.

Le Bouddha vit son action, eut le cœur empli de compassion et de tristesse mais ne parla point. Néanmoins, l'araignée comprit et coupa net le fil.