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Catherine

L'éloge de l'imperfection

Je suis authentique avec moi-même.

Être authentique est un geste de courage. C’est dépasser la souffrance, les blocages, le jugement et la critique. En se connectant à soi, au ressenti, aux besoins, en écoutant notre corps, en regardant de face ce qui est présent, un trésor de vérité nous est révélé. Ce n’est pas toujours la joie, mais l’authenticité, c’est se permettre d’être soi, sans artifice, sans carapace. Et oui, ça peut faire mal. Je le reconnais et j’accueille les moments difficiles.

Problème versus constat

Quelle est la différence entre un problème et un constat ?

Le problème est une situation qui peut avoir une solution, que ce soit à court ou long terme. Par exemple, un problème d’argent, de poids, de carrière, de moral. C’est une situation où nous avons du pouvoir sur la façon de régler la situation.

Le constat, c’est une situation sur laquelle nous n’avons aucun pouvoir comme la météo, le trafic, les retards, la durée d’un feu rouge... Sur un constat, nous aurons beau hurler, crier, pester, se blâmer, juger, rien ne changera. La seule chose qui peut changer c’est que l’on n’est pas obligé de se faire du mal.

Pour reconnaitre ses émotions et partager au besoin avec d’autres, il est préférable de ne pas le faire avec le premier inconnu de passage, ou avec la cousine qui vous critique sans arrêt.

Qu’est-ce qu’accueillir ses émotions ?

Je prendrai la métaphore de l’enfant. Imaginez-vous un enfant que vous ignorez totalement. Il se peut qu’au début il vous appelle par votre prénom et devant votre non-attention, il commence à crier, à taper des pieds, à se rouler par terre. La tension peut monter, il jettera quelques objets jusqu’à peut-être en briser. Et surtout, il souffrira de rejet et d’abandon. Si, au contraire, vous montrez à ce même enfant de la présence, de l’écoute et de la compassion, que vous le prenez dans vos bras, il connaîtra plutôt la sécurité et l’accueil. Soyez le parent aimant et présent pour le petit enfant qui est là, en vous.

Si vous voulez aller plus loin, sachez que les émotions sont les indicateurs de nos besoins. Si vos besoins sont comblés, les émotions seront positives. Si les émotions sont lourdes, sombres et négatives, il se peut que certains de vos besoins ne soient pas reconnus ou répondus.

Je suis reconnaissant pour, et je célèbre, les moments faciles.

Il n’existe rien de constant, si ce n’est le changement, disait le Bouddha.

Il en va de même pour le malheur et le bonheur. Tout passe. Un jour sans, un jour avec. Un jour lumineux, l’autre sombre.

Célébrons les moments faciles, les moments de douceur. Même si c’est un petit bonheur comme un rayon de soleil dans une journée pluvieuse, cultivons la joie simple. Reconnaître ces moments, c’est aussi dire à notre esprit que le bonheur existe. C’est aussi s’encourager à continuer sur le chemin qui est le nôtre et vivre de la gratitude pour le courage démontré, pour agir différemment.

C’est une des clés de l’imperfection : agir sans carapace, c’est dire et montrer que l’amour est inconditionnel. Oui je ne suis pas parfait, je peux être en colère, triste, frustré et l’autre devant moi aussi (tant que le respect est de mise), et nous devons offrir un espace sécuritaire à l’autre en lui garantissant notre amour.

Même si lors de toutes ces aventures, je n’ai pas toujours été au meilleur de moi-même, je reste persuadé que j’ai donné le meilleur. Parce que nous donnons toutes et tous le meilleur, nous essayons de vivre et de nous offrir le meilleur, alors célébrons cette route et non l’objectif.

Nous sommes toutes et tous des diamants bruts que nous devons polir. Chaque jour qui passe nous fait découvrir de nouvelles facettes de nous-mêmes et polir les éclats causés par certaines rudesses de la vie. Nous sommes bien plus grands, plus lumineux que la plus belle pensée que nous avons sur nous-mêmes. Osons explorer les parts d’ombre pour les mettre en lumière, osons dire : je ne sais pas, osons dire : je ferai mieux demain, osons dire : je ne peux pas. C’est tellement plus courageux que de vivre dans l’illusion.

Je pourrais vous donner les meilleurs conseils du monde, mais seule l’expérience vous donnera les outils. Les expériences, bien souvent douloureuses, sont celles où la leçon est le plus facilement retenue. Et si la leçon n’est pas retenue, demain sera sûrement l’occasion de passer à l’action.

Un moment de compassion peut modifier une journée. L’ensemble de ces moments peut changer une vie.

Il ne faut pas confondre atteindre ses buts professionnels ou personnels et être parfait. D’ailleurs, je rencontre parfois des personnes qui sont frustrées de ne pas arriver à être parfait aussi bien dans une discipline, dans leur travail ou dans leur rôle de parent ou de conjoint.

Le principal problème de cette frustration est lié à la manière dont les objectifs sont fixés. Il est indispensable de comprendre que lorsque l’on se fixe un objectif quel qu’il soit, celui-ci doit être SMART (Spécifique. Mesurable. Audacieux. Réaliste. Temporel).

Comment peut-on mesurer la perfection ? Est-ce réaliste de vouloir être parfait dans l’accomplissement d’une tâche, d’une discipline ou d’un comportement ? Bien évidemment non, la perfection est quelque chose de trop difficile à définir, les critères de perfection peuvent toujours être remis en question. Ce qui va paraitre parfait aux yeux de quelqu’un ne le sera pas pour une autre personne.

Avez-vous vraiment déjà rencontré une personne parfaite ?

Un autre problème que nous rencontrons à notre époque est la compétition accrue à vouloir que tout soit parfait.

Un parcours universitaire sans faute pour nos enfants, un corps de rêve, une alimentation équilibrée avec le bon nombre de calories, pas plus pas moins, un nombre d’heures d’exercice à respecter, un emploi respectant les normes établies, un intérieur correspondant aux tendances du moment, des enfants sages, disciplinés, sans déficit d’attention, etc.

Une des clés réside dans l’importance de savoir ce qui est important pour soi, de connaitre ses valeurs et ce qui est essentiel non pour les autres, mais pour son bien-être. Bien sûr, accepter de vivre en communauté doit nous inciter à respecter des règles et s’adapter à son environnement. Mais vouloir à tout prix faire en sorte que tout fonctionne sans faute, sans imperfection, est d’une part, une utopie, et d’autre part, une pression énorme qui rend rarement les personnes satisfaites.

En conclusion, donnez-vous le droit d’avoir des petites imperfections, c’est pour finir comme l’ADN, ce qui va rendre chaque être unique.

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