Selon la définition du dictionnaire, respirer correspond à absorber et rejeter l’air destiné à entretenir la vie. C’est sans doute le concept le plus trivial, à la fois physique, mental et spirituel : si vous cessez de respirer pendant plus de cinq minutes, vous êtes mort.
Et pour vous, respirer, c’est quoi ? Faîtes une mini-enquête et demandez à vos proches quelle est leur définition de respirer, vous obtiendrez à coup sûr de l’étonnement, car respirer, c’est naturel, banal, on n’y pense pas, alors pourquoi l’étudier ? A quoi bon en parler ?
Pour ceux qui connaissent la sérénité, pour les sportifs avertis, ainsi que pour les professionnels de la gestion de stress, respirer prend une toute autre dimension : respirer, c’est la fonction vitale par excellence.
Les Grecs considéraient la respiration comme le médiateur de l'âme au corps, ils nommaient la technique spirituelle supérieure de l’Inde, non pas yoga, mais “sagesse du souffle”. Pour les mystiques indiens ou les lettrés chinois, c’est chose connue depuis cinq mille ans : avec la lumière et la nourriture, l’air est une source essentielle d’énergie. Il est donc possible d’augmenter considérablement notre énergie si nous respirons correctement.
Une bonne respiration, c’est la vie. Plus encore, elle lui confère une qualité de vie supérieure.
C’est cette qualité de vie qui nous intéresse
Comme nous l’avons vu, respirer est un acte banal, que nous effectuons sans y penser. Cela s’appelle une fonction végétative. La respiration est la seule fonction vitale dépendante du système neurovégétatif que l’homme puisse maîtriser. Participant à la régulation du système nerveux et de la circulation sanguine, la fonction respiratoire est bien entendu capitale d’un point de vue physiologique. Psychologiquement justement, la relation entre respiration et état émotionnel n’est plus à prouver : la vie psychique influe sur la respiration, la respiration influe sur la vie psychique. Il a été démontré que lorsque le niveau d’anxiété s’élève, la fréquence respiratoire devient plus rapide et plus ample. C’est ce que l’on appelle une polypnée. Elle a pour conséquence d’aggraver une situation en majorant les symptômes anxieux (rythme cardiaque accéléré, sueurs, tremblements…).
Connaître son ennemi
Les tensions, l’excès de stress, la société de consommation, le toujours plus, le toujours plus vite, le toujours plus haut, la surenchère de l’image publicitaire, les émotions (la colère, la peur, l’envie, la jalousie), les blessures non résolues, contractent les muscles de notre abdomen et rendent notre respiration plus haute. L'éducation (tiens-toi droit ! rentre ton ventre, ne pleure pas) et la vie sociale, modifient la respiration, de naturelle et profonde, elle devient thoracique et superficielle.
Le manque de tonus découle, entre autres, d'une mauvaise oxygénation de l'organisme et d'une élimination insuffisante des déchets gazeux. Pour améliorer cela, il est important d'apprendre à bien respirer. En vous initiant, vous pourrez maîtriser vos émotions et retrouver le calme dans les moments de stress.
Apprenons ou plutôt réapprenons à respirer avec l’abdomen, faisons de cette pratique, une pratique volontaire, consciente.
Inspirez… soufflez…
Emplir ses poumons d’air pour l’expulser ensuite ne suffit pas à définir une bonne respiration. Nous effectuons en moyenne 15 000 respirations par jour : cela vaut la peine d'en effectuer une partie amplement et en pleine conscience afin de profiter pleinement de ses bienfaits. En vous libérant des habitudes figées acquises au cours de votre histoire, devenez le chef d’orchestre de votre respiration et apprenez à respirer de façon consciente.
Comme tout apprentissage se fait de bien meilleure manière s’il est progressif, je vous propose de pratiquer ces exercices quand tout va bien, c'est-à-dire en dehors des périodes de contrariétés ou de situations de grandes tensions. Petit à petit, le résultat se généralisera aux situations plus difficiles.
Attention cependant, si, en pratiquant les exercices de respiration décrits ci-dessous, vous avez des étourdissements, sachez que ces réactions corporelles sont normales lorsqu'on n'a pas l'habitude d'une telle respiration. Un trop grand apport d'oxygène provoque un début d'hyperventilation. Ces réactions sont sans danger, mais ne persistez pas, revenez à votre respiration naturelle.
Je vous souhaite une expérience fructueuse !
Premier exercice : prendre conscience de sa respiration
Allongez-vous, prenez une position la plus confortable possible, fermez les yeux. Portez votre attention sur votre respiration. Répétez dans votre tête : rien à faire, juste laissez faire.
Puis, une fois le calme bien installé en vous, continuez à porter votre attention sur votre respiration. Laissez-la aller naturellement, et mentalement, suivez le trajet de l’air de vos narines jusqu’aux poumons, de vos poumons jusqu’à vos narines, prenez bien conscience des différences de température de l’air, puis de votre corps qui bouge pendant les respirations : dilatation des narines, cage thoracique qui s’élargit, côtes qui se soulèvent, va et vient de votre abdomen. L'observation de la respiration est un des meilleurs moyens de développer l'attention au corps.