...Et changement
À chaque instant de notre vie, nous prenons des décisions. La plupart du temps de façon inconsciente et sans aucune idée de leurs répercussions. Lorsque nous les prenons, nous voulons être certains que c’est La bonne décision et que tout se passera comme notre mental l’imagine…
Si vous cheminez vers la connaissance de soi depuis quelque temps, vous avez déjà entendu parler des croyances. Les croyances sont des certitudes sur des éléments précis de notre vie et de notre environnement : la terre est ronde et tourne autour du soleil en est une par exemple. Intéressant de constater qu’il n’y a pas si longtemps, nous étions certains que la terre était plate et que le soleil tournait autour.
Parmi ces certitudes, certaines nous limitent dans nos volontés de changement : je ne suis pas capable de, je ne mérite pas, c’est trop difficile, et d’autres nous mettent en mouvement : je suis capable, je vais y arriver, j’ai tout ce qu’il faut pour. Dès lors, l’intérêt de la connaissance de soi est de prendre conscience de nos croyances limitantes pour les transmuter en ressources.
Mais voyons d’abord comment se sont formées nos propres limites : Les croyances limitantes se sont comme inscrites dans notre cerveau à chaque répétition d’expériences difficiles que nous avons vécues. Le cerveau en enregistre alors la synthèse, comme une loi de cause à effet : si je fais cela, je cours vers la catastrophe, et inhibe alors toute velléité de changer, de sortir de nos routines et d’engranger de nouvelles expériences, donc de nouvelles certitudes.
Cependant, vous pouvez interagir sur vos certitudes lorsque le mental lui-même s’aperçoit que ce qu’il croyait était faux et se forge une nouvelle croyance. Et bien souvent, la manière la plus efficace pour modeler nos croyances est l’expérience, une nouvelle situation avec un résultat différent. Pour cela, soit la vie nous apporte cette nouvelle expérience, soit nous pouvons de nous-mêmes décider d’y plonger. Mais pour cela, notre mental aime être certain du résultat.
Dans le mental, toute expérience génère un apprentissage. Par exemple, nous apprenons à parler en intégrant des mots pour décrire nos situations, sentiments, croyances ou valeurs. Le mental est un parfait serviteur à votre service, à condition de l'avoir apprivoisé. Le prendre par la main et lui montrer qu’il peut changer sa vision du monde et ses certitudes constitue un des grands axes vers la connaissance de soi. Et pourtant, plonger dans une nouvelle expérience sans certitude de résultat positif est un exercice que l'on répugne à mettre en pratique. Paradoxal n’est-ce pas ? Comment voulez-vous que ces composantes protectrices fondamentales de notre individu s’accordent à plonger dans l’inconnu, sans aucune certitude que nous n’allons pas souffrir ou y laisser des plumes ?
...Et identités
Mieux encore, qui serons-nous ensuite si une partie de nous se meurt ?
Par exemple, j’aimerais passer de Je suis une petite fille qui a besoin d’affection à Je suis une femme et je m’aime. Mais quelle nouvelle personne vais-je être si je n’ai plus cette petite fille à qui je peux m’identifier ? Cette incertitude à propos du devenir de notre identité interdit tout changement parce que l’ego, jusqu’à présent, a toujours existé à travers cette petite fille qui a besoin d’affection. Voilà pourquoi nous évoquons la mort du vieil homme lorsque l’être humain se défait de sa chrysalide (la petite fille) et s’envole vers sa vie (la femme qui s’aime).
Cette disparition d’une partie de notre identité est comme un fardeau qui se dépose. En constatant que le résultat de l’expérience est bénéfique, le cerveau peut graver quelque chose de nouveau et créer de nouvelles certitudes, plus légères elles aussi.
...Et incertitude
Dès lors, comment résumer le processus d’apprentissage à travers certitude et incertitude lorsque nous souhaitons reprendre notre vie en main ? J’ai imaginé 5 étapes :
1. Prendre conscience de qui vous souhaitez être. Il s’agit là de votre plus belle certitude puisqu’elle vous motive à vous épanouir dans la plus belle image de vous-même.
2. Prendre conscience de vos croyances limitantes issues des conditionnements reçus. Pour les trouver, complétez des phrases qui vous plongent dans la morosité : je pense ne jamais pouvoir, on m’a toujours dit que je ne peux pas, je ne suis pas capable de…
3. Plonger dans de nouvelles expériences ; créer de nouvelles croyances ressources en acceptant d’aller vers l’incertitude. Vous allez alors vivre un concept fort intéressant : la sortie de la zone de confort (ou zone d’habitudes).
4. Lors de cette nouvelle expérience, adopter la posture de l’observateur/acteur. C’est comme rester un peu en retrait tout en vivant la nouveauté. Un peu comme s’il y avait le monde et vous en relation avec le monde. Alors votre cerveau constate les bénéfices de la nouvelle expérience ; les croyances limitantes ne se sont pas vérifiées.
5. Fort de cette constatation qu’il y a à apprendre à travers toutes les situations, optimiser la loi de cause à effet : donner l’impulsion pour aller vers votre but et laisser faire la vie à travers votre monde. C’est une posture qui demande de l’équilibre et de la présence pour rester dans le juste milieu.
...Et lâcher-prise
Si votre monde était capable de vous apporter l’abondance, quelle serait votre relation avec lui ? Vous seriez probablement en train de le remercier avant même qu’il ait satisfait vos besoins, conscient qu’il agit à chaque instant en parfait accord avec vous-même. C’est ainsi que vous pouvez percevoir la grande loi de cause à effet : voyez votre monde comme incompréhensible, hostile, difficile, dangereux, voire exterminateur, et vous incitez le pire à se manifester dans votre vie. Voyez-le comme bienveillant, à votre écoute, présent et disponible et vous laissez la porte grande ouverte aux plus belles synchronicités, celles dont vous n’avez même pas idée.
Là où les autres voient des miracles, vous n’avez fait qu’appliquer les lois de la création, à votre niveau. Vous vivez alors au présent, vous avez lâché prise sur toute volonté de certitude. Vous avez pris le parti d’une confiance totale en la vie et permis à l’imprévu quel qu’il soit de se manifester. Notre plus grande erreur est de penser que nous pouvons asservir notre monde. Notre plus belle réponse est de rentrer dans une interaction amoureuse avec lui.
Et vous, comment voyez-vous votre monde ?