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Catherine

Le grand bazar

De quoi je veux vous parler ? De la fin des guerres, de la dégénérescence de l'homme et de la mort du Messie. Une histoire épique qui mériterait plusieurs milliers de pages, mais il va falloir que j'aille à l'essentiel. S'il y a quelqu'un pour lire cela un jour.

L'injection directe va très vite : j'ai probablement quarante-cinq minutes au pire, deux heures au mieux.

Je suis écrivain indépendant, j'ai 35 ans. Mon frère Robert, de deux ans mon cadet, dit Bobby, était le Messie. Je l'ai tué d'un coup de revolver il y a quatre heures, lui et sa découverte, la Calmative.

Après, je suis resté à la fenêtre du séjour à regarder les bois. Il n'y a pas si longtemps, on apercevait la lueur orangée des lampes a sodium, mais c'est fini. Maintenant, on ne voit plus que les montagnes sombres.

J'ai essayé la radio mais je suis tombé sur un homme qui délirait et je l'ai débranchée.

Mon frère dont le QI n'est mesurable par aucun test existant, a surgit à l'improviste dans mon appartement, il y a environ huit mois. Il emmenait avec lui deux boîtes en verre, un nid d'abeilles dans l'une, un nid de guêpes dans l'autre.

Il s'assit sur le canapé de mon salon et souleva sans prévenir le couvercle de la boîte contenant l'essaim d'abeilles pour y introduire sa main. En moins de quinze secondes, sa main fut recouverte d'un gant vivant noir et jaune. Deux abeilles le piquèrent, probablement très énervées d'être dérangées. Il referma la boîte et se mit à secouer frénétiquement l'autre boîte puis l'ouvrit. Toutes les guêpes se dispersèrent dans la pièce avant de revenir calmement dans leur nid. Pendant qu'il retirait les dards de sa main, mon frère m'expliqua la différence entre les guêpes et les abeilles : les abeilles piquent uniquement si elles y sont obligées, parce qu'elles en meurent elles-mêmes, alors que les guêpes piquent autant de fois qu'elles le veulent, et ne s'en privent pas.

Au cours de ses nombreuses recherches, Bobby avait déniché une petite ville du nom de Waco, perdue dans l’État du Texas, dont le taux de criminalité est l'un des plus élevé au monde. Cette ville semblait mystérieusement épargnée par cette débauche de meurtre, de délinquance, de braquage autour d'elle. Contre toute attente, aucun acte de violence n'y avait jamais été enregistré. Des sociologues s'étaient bien entendu intéressés à cette "anomalie" et étudié des tas de facteurs pouvant déterminer la raison de cette absence de crime : la densité de la population, l'âge moyen, le niveau d'éducation et des douzaines d'autres, sans résultat.

Ils avaient fini pas suggéraient ironiquement qu'il devait s'agir "de quelque chose dans l'eau".

- J'en suis arrivé à la conclusion qu'il fallait prendre cette plaisanterie au sérieux. Après tout, il y a bien quelque chose, dans l'eau d'un tas d'endroits, qui empêche les dents de se carier, le fluor par exemple, déclara mon frère.

Ce dernier s'était rendit à Waco, et, en l'espace de six mois, avait distillé l'eau d'une citerne pour en retirer un flacon contenant 50ml d'une eau à la couleur saumâtre. Ce concentré devait annihiler toute agressivité dans le monde. Il avait même nommé sa découverte : la Calmative.

Bien sûr, j'ai essayé de l'en dissuader, lui expliquant les nombreux essais, réalisés pour le bien de l'humanité, qui avaient rendus malades et même tués de pauvres gens, victimes d'un traitement destiné à les guérir, mais il m'interrompit :

- Il faut des mesures héroïques pour sauver le monde, frérot ! Je n'ai aucune idée des effets à long terme, et nous n'avons pas le temps de les étudier, parce qu'il n'y a aucune perspective à long terme. Nous allons peut-être pouvoir mettre de l'ordre dans ce grand bazar ou bien ce sera l'équivalent de donner de l’héroïne à un patient au stade terminal de sa maladie. D'une manière ou d'une autre, cela mettra au moins fin à ce qui se passe en ce moment : aux souffrances du monde. Aide-moi, je t'en supplie, aide-moi.

Je l'ai donc aidé.

Et nous avons tout bousillé.

Nous avons tué toutes les plantes, mais au moins nous avons sauvé la terre. Quelque chose finira bien par y repousser, un jour ou l'autre. J'espère. Je commence à être obligé de penser à ce que je fais, je veux parler de l'activité motrice qui commande l'écriture.

J'aurai du me dépeché un peu plus au débu. Tan pis Nous y somme parvenu, a distiller l'eau, à la transporter par les air, pui par bateau, et avon escaladé les pentes du volcan et avons daiversé nos quelque cinq cent milles littres d'eau, version concentré, dans les profondeurs aux brouillards épais du cratère. On l'afait et le monde a pas sauté et ce volcan céquoi son nom ? J'ai oublié, pas le tan de revenir en arrièr, il a sauté just.

Une minute

Bon. Ca va mieux. Un peu de digitaline. Bobby avait raison. Le volcan, donc, le mont de Grâce, comme on l'appelait, a explosé exactement au moment prévu. Tout a sauté en lèr et pendan un moman, on ne regarda plus qu'une chose, le cielle. C'est arrivé trèès vit en troi cou de cuilleràpo, chapo et tout le mond allè bien et

une minute

Seigneur, faites que j'aie le temps de finir ! Je veux dire, tout le monde a laissé tomber. Chacun a commencé à mettre la situation en perspective. Le monde a commencé à devenir gentil. Troi étés comme troi étés indiens, il y a eu. Les gens qui se rapprochè comme dans lè chansons, allé, tout l'monde la min dans la min, comme le r^v des hipis, v'savé, l'amour et

une minu

La dose. On dirait que mon cœur veut sauter par mes oreilles. Mais si je me concentre de toutes mes forces, ma concentration C'était comme un été indien, c'est que je voulais dire, comme trois étés indiens d'affilée. Bobby e arrivé issi.

Un'min

Très bien. Dernière dose, cœur bat trop vite, peux à peine respirer. Bobby m'a dit que la sénilité précoss ogmentait. Les gens devenè stupides trè jeun. Bbo et moi, faire trè attention trois ans suivants, boire que Perrier, on portait grands cirés sous la plui ; bon pas de guer, toul'monde qui devient crétin sof nous et j'sui rvnu issi mon frèr je sais plus son nom

bobby

bobby quand il è venu ce soar, il pleure et jè di Bobby je tèm, bobby a di désolé, à cos' de moi y a pus que des fous et des crétins dans l'mond et jé di, vo mieu les fous qu'un gros taas calciné dans le siel, il a pleuré jé pleuré, boby jetème, et i m'a di, donne-moi un coup de concentré, jé di oui, et il a di, t'écriras tou ? Jé di oui je crois, je peu pa me rappeler vraimen je vois lé mots, je sais plus ce qu'ils veul dir

j'ave un boby son nom è frèrje vois jè écri je vai mettr ça dedan boby a

di, cè plein d'air pur pour duré millions d'ané, alor adieu a eu toul mond, je ve arreté

bobyje tèm, c'été pas ta faut, je tem

je te pardon

je tèm

cinié (pour le moiid)

Art

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