Il y a quelques semaines, tout en mangeant un curieux hamburger sans bacon, ni laitue, ni mayo, je filais un mauvais coton et étais indéniablement plus occupé à chouiner qu’à comprendre ce que la vie tentait de m’enseigner. C’est alors que mon compagnon de repas a abordé ma capacité à faire la paix avec le moment présent et à m’ouvrir au langage de l’univers. Grâce à lui, je me suis rappelé un vieux secret que j’avais mis de côté. Après quelques bouchées, nous ne partagions plus seulement le repas, mais aussi la même opinion : la vie conspire toujours à nous montrer le chemin, à nous éclaircir et nous guider vers la prochaine étape de notre évolution.
La question est donc : avons-nous l’ouverture, la sagesse et la conscience d’accepter ce qui est placé sur notre chemin ou préférons-nous souffrir en résistant (consciemment ou non) à ce qui est ?
Nous avons ensuite discuté des écoles de pensée sur le développement personnel, car la plupart prônent qu’il est impératif d’apprendre à transformer positivement notre perception de la réalité. En modifiant le sens qu’on lui accorde, on adopte ce qu’on appelle une approche-solution. Bon, c’est magnifique tout ça, me direz-vous, mais ce n’est pas toujours facile de voir le meilleur d’une situation, non ?
Eh bien, voilà justement où je veux en venir : avant même d’apprendre à s'aligner vers le positif d’une situation, il faut d’abord et surtout faire la paix avec cette même situation en acceptant sa présence dans notre vie. Chaque événement, qu’on le considère comme positif ou négatif, joue un rôle pour favoriser et déclencher notre évolution. Quand on y résiste, on se condamne d’une certaine manière à répéter l’histoire (peut-être un peu différemment) encore et sans cesse, jusqu’à ce qu’on comprenne le message caché, la leçon enseignée. Pas très encourageant, me direz-vous. Et puis, comment bien décryptez le message ? Il est simple, le voici en deux mots :
C’est correct.
Vous vivez un moment difficile, c’est correct.
Vous souffrez de solitude, c’est correct.
Ça ne se passe pas comme vous l’auriez souhaité, c’est correct.
Vous avez le droit de vous tromper, vous avez le droit de ne pas connaître la prochaine étape, vous avez le droit de ne pas être parfait. J’ai passé une trop grande partie de ma vie à essayer d’être parfaite, à vouloir tout contrôler, tout le temps. Ne faites pas la même erreur que moi. Déposez le fouet, délaissez ce satané réflexe d’autoflagellation psychologique, et par le fait même, libérez-vous de cette tyrannie de l’esprit. C’est assez. Donnez-vous le droit à l’erreur, le droit de vous lever occasionnellement du mauvais pied, le droit d’être parfois fatigué et de vous reposer.
Nous vivons dans une société où les standards de performance sont en croissance exponentielle année après année. Nous sommes conditionnés à croire que ce n’est jamais suffisant, que nous ne sommes pas adéquats, qu’il faut avoir plus, faire plus, être plus… plus, plus, plus. C’est hallucinant comme ça devient épuisant à la fin !
Il est primordial de ra-len-tir, faire la paix avec soi-même et accepter ce qui est. Tout a changé pour moi le jour où j’ai commencé (et recommencé) à me répéter ces deux mots sacrés : c’est correct. La voilà la première étape vers l’équilibre. Ça aussi, c’est grandir, à un autre niveau. À partir de ce moment, vous serez prêts pour passer en deuxième vitesse et faire bouger les choses. Gardez toujours en tête que la croissance est similaire à l’action de monter sur une échelle : si vous négligez un barreau, il y a de fortes chances que vous perdiez pied, tombiez, et ayez à recommencer l’exercice. Un barreau à la fois. Tout est correct, ça va bien, c’est parfait de ne pas être parfait.
Ce que vous fuyez, vous suit, ce à quoi vous faites face, s’efface.
Lorsque quelque chose ne fonctionne pas, elle a peut-être fonctionné quand même. Qui peut connaitre l’exactitude du résultat ?