Avez-vous déjà porté attention à la façon avec laquelle les mots "facile" et "difficile" peuvent s’insérer facilement, c’est le cas de le dire, dans nos paroles et nos pensées et combien ils semblent souvent liés aux mots possibilité et impossibilité ?
Des expressions telles que "Oui, mais ce n’est pas facile", "Oui, mais c’est si difficile !", "Facile à dire, mais pas facile à faire !", peuvent se faufiler dans les conversations lorsque nous discutons notamment de changement, de travail sur soi, de nouveauté à mettre en place ou d’ajustements nécessitant en quelque sorte de délaisser nos pantoufles confortables pour enfiler nos bottes afin d’aller défricher un nouveau sentier.
Et vous ? De quelle façon employez-vous les mots facile et difficile ?
Prenez quelques instants pour vous remémorer une fois où vous avez peut-être associé la difficulté à une faible chance de réussite, peut-être même l’aurez-vous associé à l’impossibilité d’atteindre l’objectif fixé qui exigeait de passer par une route semée de défis. Qu’il est intéressant de constater à quel point l’être humain peut ainsi se restreindre, souvent par automatisme, dans ses propres possibilités lorsqu’il est face à une situation représentant un défi pour lui.
Dans ce post, j'ai envie de m'attarder davantage au rapport existant entre la facilité et la difficulté, et la possibilité et l’impossibilité, et ce, après avoir entendu à maintes reprises les expressions précédemment nommées.
Croyons-nous que la facilité rime avec possibilité et que la difficulté rime avec impossibilité ?
À notre grand bonheur : non.
Évidemment, il arrivera que nous vivions au cours de notre parcours des situations que nous réussirons à traverser facilement et qui pourront nous faire associer la facilité à la possibilité. En quelque sorte, c’est comme si nous souhaitions ou recherchions la facilité les fois subséquentes. Or, il arrivera évidemment dans cette vie ô combien étonnante, d’être face à des situations qui exigeront de notre part l’usage de stratégies et le déploiement de nos ressources, car elles sont au premier abord plus difficiles.
Nous savons alors que nous aurons à retrousser nos manches si nous voulons atteindre ce que nous visons. Évidemment, ce n’est pas tant l’objectif qui devrait être la fin en soi, mais le chemin parcouru. Or, dans notre société où la performance est de mise, nous parlons souvent d’atteinte d’objectifs et de résultats finaux au détriment de tous les apprentissages faits en cours de route. Ainsi, face à ces situations qui nécessiteront le déploiement de nos ressources, nous pouvons avoir le réflexe de penser que cela sera trop difficile.
Serait-ce parce que nous doutons de nos capacités, que nous avons peur de décevoir autrui ou de ne pas être à la hauteur de nos propres attentes ? La possibilité de ne pas être capable nous effraie-t-elle au point de ne pas oser faire un pas vers cette route si vaste qui est celle de la difficulté ? En effet, par sa présence, elle nous offre une superbe opportunité : celle de constater combien nos pouvoirs se décuplent dans l’effort, la persévérance et la volonté.
Par mes expériences, j'ai réalisé que les difficultés peuvent être utilisées afin que les efforts consentis deviennent un leitmotiv vers le développement de nos propres aptitudes. Celui-ci contribue alors à améliorer notre sentiment de compétence à traverser les défis, sentiment favorisant par ricochet notre degré de motivation, d’engagement et de persévérance.
Rappelez-vous l’une des dernières fois où vous avez fait preuve de détermination et de volonté en traversant une situation que vous considériez comme étant difficile et qui, aujourd’hui, vous remplit de fierté. Que retenez-vous des efforts que vous avez alors su déployer ? Comment pourraient-ils vous servir à l’avenir lorsque vous serez confronté à des situations demandant à nouveau de grands efforts ?
Je suis consciente qu’il existera des périodes dans vos vies où vous rechercherez la facilité comme si vos réserves d’énergie pour déployer de nouveaux efforts étaient amenuisées. Comme un souffle qui s’éternise, une longue pause, sans tempête ni remous, vous aimeriez vous laisser bercer par les vagues que vous voulez douces, apaisantes et reposantes.
Dans de tels cas, pourquoi ne pas oser aller vers une personne qui pourrait contribuer favorablement à votre motivation ? Par exemple, lorsqu’une situation ou une tâche s’avère trop ardue pour vous, je vous invite à choisir un mentor que vous admirez pour sa persévérance. Ce mentor peut être une personne réelle ou fictive, vivante ou décédée, tel un membre de votre entourage, un personnage de film, de roman ou de bande dessinée. Imaginez que ce mentor est dans la même pièce que vous et que vous prenez sa place quelques instants. Prenez le temps d’entendre le message qu’il vous dirait s’il savait ce que vous vivez. Quel effet ce message a-t-il sur vous et vous motive-t-il à oser faire davantage d’efforts pour vous dépasser ?
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.
Sénèque