Je me croyais bien futée. Je croyais savoir ce qu’était l’amour.
Je connaissais celui pour mon enfant. Cet amour inconditionnel. Celui qui fait que j’ai mal quand elle a mal. Celui qui fait que je devine même quand elle est loin de moi. Celui qui fait que je pressens, que je connais l’émotion derrière les mots. Celui qui fait que je sais, même sans rien dire. Cet amour qui est plus fort que tout, qui dépasse les bêtises, les crises de colère, les séances de fâcherie, et parfois les mots forts qui font mal pour un instant. Cet amour qui tisse des liens inexplicables et extraordinaires qui nous lie les uns aux autres avec une force insoupçonnable et parfois même inconsciente.
Je savais donner de cet amour inconditionnel. Donner sans me questionner, un geste naturel et spontané.
Les enfants prennent et c’est parfait ainsi. Ils ne questionnent pas à savoir si c’est le temps de prendre ou pas, s’ils peuvent prendre ou pas.
Ils savent par instinct que c’est une source inépuisable. Que ce sera toujours disponible. Tel une rivière qui coule, ils connaissent la source et s’y rendent chaque fois qu’ils ont soif. Ils font le plein et repartent jusqu’à la prochaine fois.
Je sais donner. Je donne sans questionnement à mon enfant, à mes amis, à ma famille, à mes patients. Je donne à qui en a de besoin, même parfois à ceux qui ne demande rien.
Je te donnais sans calculer, à toi mon amour, mon temps, mes gestes, mes caresses, mes pensées, mon amitié, mes baisers, mon écoute, mon attention, mes rêves, mes idées les plus folles !
Je te donnais sans attendre en retour.
Je croyais que c’était ça l’amour.
Et aussi je t’observais, parfois je te critiquais et parfois je te jugeais. Sans méchanceté bien sûre, simplement pour que tu sois comme moi, que nous soyons ensemble dans la plus grande ressemblance. Que nos projets soient communs, que nous soyons plus qu’un. Et plus je voulais que nous soyons un, et plus nous étions deux.
Je fais tout rapidement et intensément, toi tu prends ton temps, le temps.
Je veux et rêve de mille projets. Et toi, tu le vis maintenant et un à la fois.
Sans cesse je m’efforçai à ne vouloir qu’être un, une même unité, à l’unisson. Et plus je m’efforçai, et plus nous étions deux.
Un jour j’ai réalisé que tu savais.
En m’acceptant tel que je suis, en me prenant comme je suis et en prenant par le fait même l’amour que j’avais à t’offrir, tel qu’il est. Sans plus, sans moins. J’ai compris que l’amour, dans les relations amoureuses, est dans l’acception de l’autre tel qu’il est. Quand je n’accepte pas qui tu es, je n’accepte pas l’amour que tu as pour moi.
Je savais ce qu’était l’amour. Je ne savais pas recevoir l’amour.
Je croyais qu’il s’agissait de donner et que le tour était joué. Mais en réalité c’était plus compliqué pour moi. Car, recevoir, je ne savais pas.
Je veux apprendre de toi, avec toi et pour toi.
Je veux apprendre l’art de recevoir et d’accepter, simplement par amour.
Moins je cherche notre ressemblance et plus elle est évidente.
Moins je m’efforce à vouloir que nous soyons un et plus tu entre en moi de façon naturel et spontané. Plus nous sommes simplement amour en donnant et en recevant et plus nous formons qu’un. Un seul et même amour, un partage et un échange sans attente. Sans plus, sans moins. Rien que tel quel.
N’est-ce pas cela l’infini ? Un partage mutuel qui offre ce qu’il y a de plus beau, simplement pour ce qui est.
Leonardo Da Vinci a dit : La simplicité est la sophistication suprême.
Maintenant je comprends tout le sens de cette citation dans l’amour, grâce à toi.