Lorsque je parle méditation avec des proches, nous sommes d’accord pour dire que la méditation apporte un calme et une stabilité forte dans nos vies. La remarque qui vient parfois après est : si seulement je pouvais avoir l’équivalent tous les jours lorsque la vie me donne des occasions de croissance et des épreuves.
Et pourquoi ne pas trouver cet équivalent ?
Regardons en premier le mécanisme des émotions, que nous prenons le temps de ressentir en méditation.
Vous êtes-vous déjà arrêtés lors d’une journée de tumultes intérieurs, ou au contraire de calme, afin d’observer le flux d’émotions ressentis en nous ? Il est très impressionnant de voir toutes les idées, critiques et jugements, passés dans notre mental. Certaines passent très rapidement et d’autres plus lentement, les unes en silence et les autres avec un vacarme assourdissant.
Avez-vous remarqué que l’habitude d’observer son mental arrive en présence de soucis ? Lorsqu’une situation difficile arrive, le volume de pensées augmente. Le réflexe de survie de l’ego pousse le mental vers l’analyse du moindre détail. Il se peut qu’ensuite les scénarios débarquent : Qu’est-ce que je vais faire ? Tiens, je devrais faire ceci ou cela, mais si je fais ça, lui il va réagir comme ça…
Je pose la question : est-ce que ces scénarios se produisent réellement ? Pour ma part, non.
Suis ensuite l’analyse : est-ce que j’aurais dû faire ceci, et si j’avais dit ça...
Après les scénarios et l’analyse, voici l’apparition des jugements et les accusations : je ne suis pas comme-ci ou comme-ça et lui il n’est pas gentil.
En avez-vous assez ou je continue ? L’humain est très résistant et peut subir ce traitement des jours durant.
Comment faire pour sortir de cette spirale ?
Je vous propose dans un premier temps de ne pas juger. Le mental est comme cela lorsqu’il n’est pas entraîné, il analyse tout. Le fait est que nous avons un flot de pensées et nous mettons des outils en place pour nous sortir de cette spirale mentale. Et pour être honnête, même entrainé, il y aura des pensées, en moins grands nombres certes.
Un des premiers outils est de se connaitre, se reconnaitre. En nous voyant aller, nous pouvons savoir quelles sont les origines de nos actions, pensées ou désir. Toutefois, connaitre ne signifie pas théoriser.
Alors, des questions fondamentales : avez-vous été connecté à vous, à votre être, à vos ressenties les plus profonds pendant tout ce mouvement extérieur ? Êtes-vous à la fois témoin de la scène et témoin de vous-même dans le même moment ? Êtes-vous connecté à vos ressenties en ce moment, dans le moment présent ?
Avez-vous été témoin de vous-même ?
Nous avons pu voir qu’une foule de pensées et d’émotions sont présentes en nous et que nous choisissons ou non de ne pas vivre. Et grâce à des processus personnels (selon nos valeurs, éducations, histoire, mémoires), nous nous identifions à celles-ci, car ce sont nos pensées, nos sentiments.
Nous tricotons des histoires, des ressenties, des pensées, des émotions avec juste des pensées, des peurs. Chacun aspire au bonheur et à la douceur, alors continuons à explorer le sujet.
Pourquoi être témoin ?
Par définition, un témoin est une personne neutre qui a vu ou entendu un fait ou un évènement. Il n’est ni l’acteur du fait, ni le créateur, il est juste présent en tant qu’observateur.
Comme souligné dans la première partie, une des bases du travail sur soi, du travail en conscience, est de se connaitre, et de savoir et reconnaitre nos habitudes et réactions selon les situations. En effet, nous ne pouvons changer le passé, nous ne savons rien du futur, en revanche nous pouvons agir dans le moment présent. Être présent en conscience dans le moment présent, nous permet d'être un acteur de notre vie et non une victime, d’être conscient de nos choix, de nos actions et réactions.
Est-ce qu’en étant témoin je n’aurais pas de période difficile à vivre ? J’ai le plaisir de vous répondre : non. Dans la vie, il y a de forts moments de joies et aussi de peines. Cependant, je peux avoir de la douceur avec moi lorsque cela devient plus difficile. La position de témoin vous invite à cette douceur.
Je vous propose donc d’être le témoin du flux des pensées.
Lorsque je me place en position de témoin, j’observe, je regarde, je ressens. Il n’y a ni besoin d’analyser, commenter, disséquer, le témoin est juste là avec tous ses sens.
Une fois définie cette position, vous comprenez très rapidement l’utilité : lorsque la tempête est dans ma vie, au lieu de foncer et de réagir, je fais un pas en arrière et je regarde la situation de façon détachée. Ensuite, je peux agir avec calme et ancrage. C’est une position d’observation et non d’inaction. C’est l’action dans le moment présent qui nous amène aux changements et c’est par l’observation que le changement va débuter.
Prenons un exemple le chocolat. Si je mange dix barres par jour et que je me dis : j'ai encore mangé trop de chocolat, je n’arrive même pas à m’arrêter. Allez demain j’arrête.
Il y a de très grandes chances que vous y arriviez le lendemain, mais le surlendemain ? Pour pouvoir arrêter cette compulsion, vous devez trouver l’origine ou tout au moins une bribe de piste. Et tout cela sans vous critiquer. Et surtout sans une réflexion poussée. Juste par le sentiment qui vient dans l’instant présent.
Alors, êtes-vous prêt à devenir un témoin ? Un être libre et aimant.