Une histoire de guérison
Je vais vous raconter l’histoire de quelqu'un que je connais. Je l’ai croisée souvent, beaucoup plus maintenant qu’auparavant. Je la connais encore mal et j’apprends à la découvrir, avec curiosité. C’est une personne qui a disparu un jour dans l’ombre et qui a choisi d’être l’architecte de sa vie en éclairant les parties sombres de son aventure. Je vous propose de la rencontrer pour qu’elle nous parle de l’amour.
Aujourd’hui, vous et moi allons me rencontrer.
Mon cœur gelé
Sans entrer dans les détails, un jour, mon corps a dit : stop. La première chose que j’ai sentie, c’est que je ne ressentais plus rien, depuis longtemps. Mon corps était un grand morceau de glace, dur, froid et sans vie. Étais-je morte ou vivante ? Je croyais que mon corps m’invitait à prendre une pause ; mais en vérité, il se réveillait de l’hibernation de ma vie.
Que faire lorsqu’on ne s’aperçoit que du gris et non du soleil, que faire lorsque l’on ne ressent rien alors qu’on sait que la sensibilité existe chez les autres, que faire lorsque la vie nous appelle et que l’on se bouche les oreilles ?
Guérir, la seule porte de sortie
Le réveil du corps après une longue hibernation est un choc. Une de mes croyances est que l’humain a besoin d’un ébranlement puissant pour s’éveiller. Ce coup, je l’ai reçu et j’étais sonné par la vie, cette vie qui voulait circuler en moi. J’ai découvert une de mes premières qualités : je suis très résistante, même à la guérison. Alors, un jour, j’ai réalisé que j’avais un bouton remise à zéro de ma vie. J’avais le choix d’appuyer dessus. Pourquoi faire ce choix ? Pour éviter de refaire les mêmes actions nuisibles pour moi.
Le passé ne peut être refait
Pardonner, c’est renoncer à tout espoir d’un meilleur passé.
Jack Kornfield
Le silence de mon passé était ma cible préférée d’analyse. Qu’ai-je fait comme erreur ? Qu'aurais-je pu ou dû faire différemment ? Et surtout, pourquoi ?
J’aurais tellement aimé que l’on réponde pour moi à cette question : pourquoi ? J’aurais tellement aimé brûler les pages de mon histoire que je n’aimais pas. J’aurais voulu être différente pour devenir la femme que j’aurais aimé être. Alors je posais de multiples questions comme le refrain d’une chanson triste : pourquoi, pourquoi, pourquoi moi ?
Ce passé ne me répondait pas. Silencieux, il m’invitait à continuer ma route alors que moi, je restais immobile, à espérer que le film de ma vie change.
Assise sur mes bagages, la vie avançait irrésistiblement autour de moi. Avez-vous remarqué la force qu’il faut mettre juste pour résister au mouvement ? Lutter contre le courant de la vie demande tellement d’efforts que cela en devient épuisant.
Je me suis levée, j’ai marché juste pour voir, juste pour essayer. Sans objectif, pour essayer encore une fois.
Apprendre l’amour
Essayer est le plus beau cadeau que je me suis offert. Je continue toujours d’avancer d’un pas de plus en plus assuré. J’apprends. J’essaie. L’expérience de la vie, voilà ce que j’apprends. J’apprends à faire différemment. Et j’essaie. Et si je ne réussis pas du premier coup, j’essaie encore. Et j’avance.
Un jour, quelqu'un m’est apparu. Je ne vous l’ai pas dit, mais l’humain possède une faculté à prendre des chemins inattendus. J’avais fait une croix sur l’amour et lorsque je m’y attendais le moins, j’ai reçu une leçon de vie : tout est possible.
Vivre avec une personne qui incarne l’amour ne vous donne pas le sens de l’amour. Elle vous permet d’apprendre ce que c’est et surtout de le pratiquer, sans jugement. Merci, Mo, pour cet espace.
Alors j’avance toujours avec confiance. Conscience et amour m’aident sur le chemin du bien-être.
Et quand je ne réussis pas ? J’essaie différemment et encore.
Soit doux lorsque tu t’accompagnes
Quelques années se sont écoulées depuis le début de ma guérison et mon corps est présent. Il me parle et je lui réponds avec douceur. Un pas à la fois, avec douceur.
La vie a fait en sorte que j’ai la chance d’apprendre tous les jours grâce à l’expérimentation. Là est la différence : j’expérimente. Être doux lorsque les choses ne vont pas comme je le voudrais, écouter mes besoins, m’entourer de personnes constructives, bien nourrir mon jardin de conscience, participer à des ateliers : voilà quelques-uns de mes outils.
La douceur est mon alliée, que j’apprends à connaître et qui m’aide à regarder au fond de moi toutes mes ressources inexploitées. La douceur m’invite à ne pas me juger ou me critiquer et elle m’apporte la patience et la conviction que tout peut changer.