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Catherine

Les pensées obstacles

Méditation et pensées

La méditation a pour but d’écarter la souffrance, la détresse existentielle qui existe dans l’être humain. C'est une voie de connaissance et de transformation. Les moyens qu’elle utilise ont pour objectif de maîtriser le corps et le mental.

Mais le mental a l’art de rajouter des problèmes supplémentaires aux problèmes déjà bien réels et qui se suffisent à eux-mêmes. Pour éviter ce rajout du mental, nous devons apprendre l’art de l’attention. Être attentif à ses pensées, ses paroles et ses actes, permet de remonter à la racine des erreurs. Nous créons ainsi moins de problèmes à nous-mêmes comme aux autres. Pour cela, l’attention se travaille ; tel un muscle, il faut l’entraîner.

Les pensées font partie de la méditation et sont nombreuses. Être un témoin attentif consiste à voir ses pensées sans jouer leur jeu.

Les grands obstacles pour les débutants

Lorsqu’un débutant tente de se concentrer sur la respiration, il se rend bien compte que certaines pensées sont de véritables obstacles qui l’éloignent de son support de concentration.

Méditer consiste alors à reconnaître les pensées et les états d’esprit qu’elles produisent. Cela permet d’acquérir le recul nécessaire pour faire de réels progrès dans la pratique. Être un témoin attentif, c’est observer les pensées, leurs énergies particulières sans se laisser entraîner par elles et sans les rejeter. Observer objectivement et apprendre à s’en détacher, voilà l’art de l’attention.

Les pensées font partie intégrante de la méditation. Nous avons des pensées tournées vers le passé, d’autres vers le futur. Ces pensées peuvent être des pensées de désir, de refus, de doute, d’inquiétude, de solitude, de peur, d’agitation, etc. Elles sont les justifications de nos conditionnements passés.

Les pensées sont donc de grands obstacles à la méditation.

La pensée de désir

La sensation de désir est toujours liée à un sentiment de manque, d’inachèvement. Elle a pour objet des sons, des formes, des goûts, des sensations agréables et lorsque nous les avons, nous voudrions qu’elles soient toujours là. La sensation de désir joue un rôle très important chez l’homme et domine une grande partie de sa vie. Nous ne sommes jamais contents de ce que nous avons et nous en voulons toujours plus. Bon nombre de pensées se figent dans des fantasmes ou des rêves afin de rechercher l’objet du désir.

Le problème n’est pas tant l’objet du désir, mais le manque en notre for intérieur. Nous pensons que la paix intérieure ne peut venir que par un apport extérieur, or les sages vous diront que la paix ne peut s’installer en vous que si ce manque se dissipe, que s’il y a absence du désir.

Dans la méditation, ce désir peut se manifester à bien des niveaux : vivement que j‘entende le Om de fin, et que je rentre chez moi pour manger. Peut-être qu’untel me téléphonera. Et de manière plus subtile : si je pouvais faire une belle méditation et faire l’expérience du nirvana.

Prenez conscience de ces mécanismes dans vos méditations car ils sont l’occasion pour votre mental de fuir l’instant présent. Observez, observez, et détachez-vous. Les manifestations d’aujourd’hui sont le fruit de vos pensées et de vos expériences passées et de la façon dont vous avez été conditionné.

La pensée de refus, d’aversion

Elle est l’opposé de celle du désir. Dans la vie, nous sommes très souvent devant des situations fort déplaisantes et face à ce désagrément, notre mental rajoute une sensation de rejet, de dégoût, d’aversion.

Comme cette pensée possède une énergie très puissante, elle est mal utilisée car elle donne un grand sentiment d’identité.

La colère, la haine, l’opposition font des dégâts sur le corps et sur le mental, sans compter sur ceux envers qui nous les éprouvons. Agacement, irritation, jalousie, font partie de ce type de pensées. Ces pensées ont des énergies qui laissent des traces parfois indélébiles et que nous ressassons des années après. Là encore, c’est l’occasion pour notre mental de fuir l’instant présent.

Dans la méditation, ce sentiment de refus va se vérifier dans les relations conflictuelles que nous entretenons avec l’extérieur tout comme avec nous-même : la voiture dans la rue qui fait du bruit ; pourquoi-donc mon voisin de méditation racle-t-il sa gorge ? De manière plus subtile : ils ont tous les yeux fermés et semblent apaisés, et moi j’en suis incapable...

Observez vos mécanismes. Ils traduisent votre incapacité à lâcher-prise dans l’instant présent.

Vos justifications sont si enracinées en vous que vous méditez avec les poings serrés, les mâchoires crispées, la nuque raide. Prenez conscience de vos raideurs mentales. Elles font parties de votre raideur physique à plus de cinquante pour cent dans votre pratique. Observez, détachez-vous, soyez attentif, et enfin lâcher-prise. Votre mental se refuse au soulagement de lui-même. L’abandon total dans l’instant est la seule fenêtre thérapeutique pour votre être.

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