Le bouddha était assis tranquillement à enseigner lorsque l'un de ses disciples lui exposa un problème sans queue ni tête auquel, dit-il, il ne trouvait pas de solution.
Le bouddha se tourna vers lui et posa à son tour une question :
- Deux hommes descendent par une cheminée. L'un est propre, l'autre est sale. Lequel des deux ira se laver ?
- Celui qui est sale, répondit le disciple.
- Non, répondit le bouddha, c'est celui qui est propre. Voyant son compagnon sale devant lui, il se dit : puisqu'il est sale, moi aussi je dois l'être, donc j'ai besoin d'aller me laver. Tandis que celui qui est sale, voyant son compagnon propre, se dit : puisqu'il est propre, moi aussi je dois l'être. Donc je n'ai pas besoin d'aller me laver.
Le bouddha poursuivit :
- Deux hommes descendent par une cheminée. L'un est propre, l'autre est sale. Lequel des deux ira se laver ? - Celui qui est propre, répondit avec enthousiasme le disciple.
- Non, répondit le bouddha, c'est celui qui est sale. Voyant ses mains pleines de suie, il se dit : je suis sale ! Il faut que j'aille me laver. Tandis que celui qui est propre, en voyant ses mains propres, se dit : comme je ne suis pas sale, je n'ai pas besoin d'aller me laver.
Le bouddha continua :
- Deux hommes descendent par une cheminée. L'un est propre, l'autre est sale. Lequel des deux ira se laver ?
Le disciple croit enfin avoir compris :
- Le sale et le propre ! s'exclame-t-il.
- Non, répondit une nouvelle fois le bouddha. Si deux hommes descendent par une cheminée, il est impossible que l'un soit sale alors que l'autre reste propre. Tous les deux ne peuvent être que sales. Quand un problème est mal posé, toutes les solutions sont fausses.
Un problème sans solution est un problème mal posé.