On nous dit et répète que nous devons diminuer nos attentes, que le fait d’attendre quelque chose est source de frustrations, de souffrances et de déceptions. Mais comment s’y prendre ? Que peut-on faire pour diminuer nos attentes ?
Pour diminuer nos attentes, nous devons d’abord comprendre leur mécanisme.
Regardons ce qui se cache derrière nos attentes. Quels sont les bénéfices que nous retirons de cette situation ? Car si nous avons opté, inconsciemment, pour ces mécanismes, c’est qu’ils nous apportent, aussi étonnant que cela puisse paraître, des bénéfices. Sans quoi il ne ferait déjà plus partie de notre zone de confort. Ce n’est qu’en comprenant ces mécanismes et les bénéfices que vous en retirez, que vous pourrez trouver des clés pour déverrouiller la situation dans laquelle vous êtes actuellement prisonnier.
Il y a différents types d’attentes.
Je vous propose d’en étudier cinq qui semblent être les plus courantes. Peut-être vous trouvez-vous dans une autre attente que celles proposées mais le décorticage de celles-ci vous permettra de comprendre par vous-même la situation que vous avez créée. Êtes-vous prêt à perdre en partie ou totalement ces bénéfices afin de diminuer naturellement, sans faire d’effort, l’intensité de vos attentes ?
Tout d'abord, notez que cette notion d’attente nous est inculquée dès notre enfance. Vous avez certainement entendu, tout comme moi, cette phrase : tout vient à point à qui sait attendre. Cette phrase sous-entend que l’attente fait partie de l’existence de l’être humain. Mais sommes-nous là pour attendre ? Ne vaut-il pas mieux faire face et prendre notre vie en main ?
Premier type d’attente : j’attends que l’autre agisse d’une certaine manière vis-à-vis de moi.
Par exemple :
– j’attends qu’il m’offre des fleurs,
– j’attends qu’il me propose son aide,
– j’attends qu’il me caresse de cette manière.
Le problème de cette attente, c’est que nous sommes souvent déçus.
Nous souhaitons que l’autre agisse d’une certaine façon, sans lui en faire la demande explicite, sans lui donner le moindre point de repère. L’autre ne sait donc absolument pas ce que vous attendez de lui.
Vous pensez peut-être que cela va de soi ? Que, parce que l’autre vous aime, il sait ce dont vous avez envie ou ce dont vous avez besoin. Vous vous dites que s’il vous aime, si c’est un vrai ami, il doit savoir ce qui vous ferait plaisir sans que vous ayez à lui dire. Alors, quand pour la énième fois il vous offre un cadeau utile pour votre anniversaire, vous êtes déçue. Vous qui rêviez de cette ravissante petite jupe fleurie, vous déballez votre nouvelle yaourtière en ayant presque les larmes aux yeux. Lui qui pensait vraiment vous faire plaisir avec ce cadeau.
Avouez que la situation est ridicule !
C’est un vrai piège. Vous avez la croyance que si c’est un ami, un amoureux, un conjoint, un parent, un enfant, il va comprendre de lui-même qu’il doit faire ceci ou cela pour combler vos envies ou besoins. Avec une telle croyance, vous ne pouvez qu’être déçu. Mais quel est le bénéfice que nous pouvons retirer d’un tel mécanisme ?
Vous pensez qu’il n’y en a aucun ?
Quel pourrait être le bénéfice d’attendre sans rien dire que l’autre comble vos besoins, qu’il fasse quelque chose vis-à-vis de vous ? En ne demandant rien, en n’exprimant pas vos attentes, vous ne prenez pas le risque d’essuyer un refus. Imaginez que vous exprimiez votre attente en ces termes : est-ce que tu voudrais bien m’aider à déménager la semaine prochaine ? Et que votre interlocuteur vous réponde : non, tu ne m’as pas aidé quand j’ai déménagé l’an passé, je ne viendrai pas t’aider.
Vous venez d’essuyer un refus, vous venez de perdre la face.
Dans ce cas de figure, si vous voulez diminuer vos attentes, vous devez accepter de courir le risque d’essuyer un refus. Vous devez oser faire des demandes en sachant que l’on peut vous répondre non. Cela dit, la probabilité d’obtenir quelque chose en ne demandant rien est très faible. Alors que la probabilité que l’on réponde positivement à votre demande est élevée, si votre demande est réaliste, cela va de soi.
Vous retrouverez le même type de fonctionnement dans les quatre autres attentes. Il y a toujours un bénéfice dissimulé.
Lorsque vous aurez identifié ce mécanisme et accepté de prendre le risque de le perdre, vous diminuerez vos attentes et serez moins frustré dans votre vie quotidienne.
Deuxième type d’attente : j’attends que l’autre change, qu'il se remette en question
Plus j’attends que l’autre change, plus il se sent sous pression. Bien entendu, la demande n’est pas explicite. Nous sommes dans le non-dit. Mais vous attendez, vous êtes agacé par le comportement de l’autre et l’autre ressent votre agacement, votre insatisfaction.
Cette pression psychologique, implicite, va provoquer une attitude de résistance chez l’autre. Plus vous attendez que l’autre change, moins il est ouvert au changement. Plus vous attendez que l’autre se remette en question, moins il va se remettre en question.
En restant dans cette attente, vous ne pouvez qu’aggraver la situation.
Quel bénéfice retire-t-on de ce type d’attente : tant que vous attendez que l’autre change ou qu’il se remette en question, vous n’avez pas à vous remettre en question et à changer.