Un pauvre voleur rôde. Les gens sont prudents, enferment leurs provisions, cachent leurs économies.
À l’entrée d’un monastère, une belle cloche en or ciselé.
- J’en tirerai un bon prix.
Le voleur détache la cloche sans la faire tinter et s’enfuit.
- Pour la vendre, je dois m’éloigner d’ici, les gens la reconnaîtraient et me mettraient à mort.
Le voleur marche, marche, arrive à l’orée de la forêt. Il commence à avoir faim.
Il croise un tigre qui a très faim également. Le tigre croque le voleur et donne un coup de dents dans la cloche. Celle-ci tinte et n'étant pas comestible, l'abandonne sur place.
Dans les arbres, les singes attendent le départ du tigre. Dès que celui-ci s'enfonce dans les fourrés, les singes s’emparent de la cloche.
Un son fort et clair retentit lorsque l'un des singes bouge la cloche, qui la lâche et tombe sur le sol. Les singes reviennent, réessaient, n’ont plus si peur. Le désir est grand, le son est amusant, à tout prendre. Ils emportent la clochent dans les arbres, sonnent.
Au village, les gens entendent le son de la cloche. Ils trouvent le cadavre du voleur à demi dévoré.
- Un génie, un mauvais génie sonnant habite la forêt. Il mange les hommes.
Cela devient vite:
- Chaque fois que le mauvais génie sonnant sonne, il cherche un homme à dévorer.
Au village, on se met à raconter tous les maléfices du génie sonnant.
- Je ne reste pas ici, c’est trop dangereux. Nous allons tous être dévorés.
Les gens désertent le village.
Une femme qui a un peu plus de bons sens que les autres villageois :
- Depuis qu’on entend la cloche, il n’y a eu qu’un homme dévoré et pas quelqu’un du village. Un seul homme, quoi qu’en disent les gens. Dévoré par qui ? Il y avait des traces de tigre...
La femme a du bon sens, elle est aussi courageuse. Elle va dans la forêt, entend la cloche, voit les singes.
Elle revient au village, va trouver le chef. Celui-ci fait déjà ses bagages pour partir.
- Donne-moi une bonne récompense et je vous délivrerai du Génie Sonnant.
- Que veux-tu ?
- Suffisamment d'argent pour que je puisse vivre hors du besoin jusqu’à la fin de mes jours et deux casseroles en cuivre.
Le chef promet. La femme emporte les casseroles en cuivre dans la forêt. Les singes, s’enfuient, reviennent, dévorés de curiosité. La femme monte dans un arbre, jette une casserole. Les singes descendent, regardent, flairent. La femme récupère la casserole, en jette une autre. Les singes finissent par l’imiter. Enfin, le cloche atterrit sur le sol. La femme l’emporte, rentre chez le chef.
- Voilà la cloche du génie sonnant. Il ne peut plus faire de mal.
Rassérénés, les villageois reviennent.