Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan. Il est la beauté, il est la vie. Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit :
- Il est parti.
Parti ? Vers où ? Parti de mon regard, c'est tout...
Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine. Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui. Et juste au moment où quelqu'un près de moi dit :
- Il est parti.
Il en est d'autres, qui le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux, s'exclament avec joie :
- Le voilà !
C'est cela, la mort.
En souvenir de Jean-Claude.