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Catherine

Habitudes pour un couple durable

Le manque de relations de qualité est un facteur de stress tandis que des relations de qualité, chaleureuses et soutenantes, sont des facteurs de résilience et de bonheur. Nous sommes des animaux sociaux et notre cerveau est câblé pour les relations sociales.


Pourtant, les relations, de couple en particulier, sont loin d’être faciles. Les séparations conjugales sont douloureuses pour toutes les parties engagées, y compris les enfants. Toutes les relations durables demandent du travail et de l’investissement parce que toutes les relations sont traversées, voire malmenées, par les événements de la vie, allant de la naissance d’un enfant à une promotion ou une période de chômage en passant par un déménagement ou un décès dans la famille proche. À cela s’ajoutent les tracas et incompréhensions du quotidien qui peuvent grignoter le capital relationnel, répartition des tâches ménagères, gestion des finances, choix des loisirs…


Construire une relation durable n’a rien à voir avec la perfection mais avec l’intention mise dans la préservation de la relation. L’intention ne signifie pas que cela sera facile, le fameux “quand on veut, on peut” est loin d’être vrai car de nombreux paramètres entrent en jeu telles que la mémoire traumatique qui gouverne de manière inconsciente certaines de nos actions, la volonté de l’autre, la pression financière, la charge d’un parent dans le besoin / handicapé… En revanche, il est possible de s’engager, par palier, à adopter des nouvelles habitudes de communication plus saines pour une relation durable.


Il est également important de se demander si la relation mérite d’être sauvée : une relation avec une personne violente, violence psychologique autant que violence physique, n’est pas à sauver, la priorité étant de se mettre à l’abri.


Se montrer curieux plutôt que critiquer


Se montrer curieux veut dire supposer une intention positive chez l’autre : tout comportement humain a une fonction, une motivation positive pour satisfaire des besoins. Les stratégies pour combler ces besoins sont parfois inappropriées mais il est important de creuser au-delà de ce qui est donné à voir et à entendre en raisonnant en termes de besoins.


Parfois, des attitudes ou comportements qui nous gênent voire nous énervent chez l’autre sont précisément ce qui fait sa force. Nous pouvons apprendre à voir les défauts du partenaire sous un jour nouveau.


Voici quelques exemples pour redéfinir ce qui est dérangeant en forces à reconnaître et à valoriser :

- hyperactivité > énergie, ténacité

- dans la lune > imagination, artiste

- timidité > sensibilité, capacité à observer les autres

- manque d’organisation > créativité, affirmation de sa personnalité

- prise de risques > entrepreneur, leader


Les différences sont plutôt à accueillir qu’à critiquer car elles font partie de la richesse humaine. Il est également possible de prendre avec humour et légèreté les petits travers de l’autre.


Prendre soin plutôt qu’attaquer


Il s’agit ici de prendre soin de la relation en cherchant une résolution de conflit sur un mode gagnant-gagnant, plutôt qu’attaquer l’autre en soulignant sa responsabilité, ses fautes, ses défauts.


Cela peut passer par une liste des limites à ne pas dépasser, sous forme d’engagement envers l’autre, par exemple : je m’engage à parler de mes émotions plutôt qu’à te faire des reproches; je m’engage à m’isoler quand je suis trop en colère plutôt qu’à laisser exploser ma colère ; je m’engage à exprimer clairement mes besoins plutôt qu’à accuser l’autre de ne pas les combler; je m’engage à faire des demandes explicites plutôt qu’à ruminer contre l’autre qui devrait savoir lire en moi.


Ces engagements doivent être mutuels et peuvent être encore plus précis, par exemple : nous nous sommes mis d’accord pour ne jamais nous insulter; nous nous sommes mis d’accord pour ne jamais brandir le divorce comme une menace pour faire plier l’autre à nos désirs. Cette deuxième habitude reconnaît que les conflits sont inévitables dans toute relation. C’est la manière de traverser les conflits qui compte. Le respecte de l’intégrité et de la dignité de l’autre ne sont pas négociables.


Demander plutôt que faire des hypothèses


Nous avons tous des conceptions différentes des relations de couple, en lien avec notre éducation principalement. Par ailleurs, les stéréotypes de genre imprègnent encore la société, par exemple : la femme aux fourneaux, l’homme au boulot...


Pour certaines personnes, le dimanche est réservé aux repas en famille élargie, parce que c’est ainsi qu’ils passaient leurs dimanches enfant ; pour d’autres, le dimanche est un jour de sortie juste entre parents et enfants ; pour d’autres encore, le dimanche est le jour du petit déjeuner en famille autour de croissants et pains au chocolat.


Il n’y a pas de meilleure conception qu’une autre : toutes sont d'accord et ont une fonction dans le système de chaque personne. Cependant, si les partenaires n’explicitent pas ce qui est nourri affectivement chez eux quand ils proposent d’aller manger chez les beaux-parents ou de faire une balade en forêt, il y a peu de chances pour que l’autre comprenne toute l’importance, tous les enjeux, derrière ces demandes. Cette troisième habitude requiert du courage pour des discussions sérieuses sur ce qui compte vraiment pour chacun et le sens que chacun des partenaires met dans ses actions et décisions.


Se connecter au quotidien


Il est important de construire des relations où chacun se sent accepté tel qu’il est, se sent apprécié et à la place d’exister avec ses propres émotions, ses propres pensées et valeurs et aspirations personnelles.


Cette relation de compréhension, d’appréciation, de connexion, se construit chaque jour par des mots : j’aime quand tu, j’apprécie que tu aies fait, merci d’avoir, j’aime bien ta tenue, j’ai hâte de te retrouver, des gestes tendres, incluant une sexualité respectueuse, des petites surprises, du temps passé ensemble, des projets ensemble, des services rendus, de la bienveillance mutuelle ou encore des émotions positives partagées, gratitude, optimisme, enthousiasme, joie, sérénité, émerveillement…


La sexualité fait d’ailleurs partie intégrante du soin apporté à la relation de couple. Or, quand il n’y plus de chaleur dans la relation, plus de connexion au quotidien, la sexualité ne peut pas s’épanouir. Certains hommes se plaignent que leur compagne prétende avoir mal à la tête et ne veuille pas faire l’amour avec eux : mais que font-ils au quotidien pour attiser les braises du désir ?


Peut-être avez-vous déjà vu passer cette image qui met en scène deux hommes en train de discuter. Le premier dit au deuxième quelque chose comme :

- Ma femme me dit tout le temps qu’elle ne veut pas faire l’amour parce qu’elle est trop fatiguée. Alors, aujourd’hui, je suis rentré plus tôt du travail pour faire les courses, aller chercher les enfants, faire le ménage, faire à manger et régler les factures en retard.


Le deuxième répond :

- Ah super, et alors elle était moins fatiguée ? Vous avez fait l’amour ?

Le premier dit dépité :

- Ah ça non, j’étais trop fatigué, je me suis endormi.


L’intimité d’une relation se construit forcément sur du temps de qualité passé ensemble, des souvenirs construits au quotidien (et pas seulement lors de grandes occasions), de l’expression de la vulnérabilité personnelle, confession sur le passé, histoire familiale, difficultés rencontrées, rêves… Choisir de vivre en couple, c’est plus que se répartir les tâches ménagères, même si c’est une question cruciale en termes de charge mentale, notamment pour les femmes.


Nous sommes assez peu nombreux à réellement investir dans nos relations avec nos proches, notre partenaire de vie et nos enfants. Commencer à réfléchir à la manière d’investir dans nos relations entraînera des répercussions positives à grande échelle. La paix du monde ne commence-t-elle pas à la maison ?



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