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Catherine

Impôts

Le principe des impôts s’explique par une logique commune mais pour beaucoup, c'est compliqué ! Comme c’est la saison des taxes, laissez-moi vous l’expliquer en termes simples.

  

Imaginons que tous les jours, dix amis se retrouvent pour boire une bière et que l’addition totale se monte à cent euros. Normalement, cela ferait dix euros par personne.

  

Mais nos dix amis décident de payer cette facture selon une répartition qui s’inspire du calcul de l’impôt sur le revenu, ce qui donne ceci :

- les quatre premiers, les plus pauvres, ne paient rien,

– le cinquième paye un euro,

– le sixième paye trois euros,

– le septième paye sept euros,

– le huitième paye douze euros,

– le neuvième paye dix-huit euros

– le dernier, le plus riche, paye cinquante-neuf euros.

  

Les dix hommes se retrouvent chaque jour en fin de journée pour boire leur bière et semblent assez contents de leur arrangement.

  

Jusqu’au jour où le tenancier décida de leur faire une remise de fidélité :

- Comme vous êtes de bons clients, dit-il, j’ai décidé de vous faire une remise de vingt euros sur la facture totale. Vous ne payerez donc désormais vos six bières que quatre-vingts euros.

  

Le groupe décida de continuer à payer la nouvelle somme de la même façon qu’avant.

  

Les quatre premiers continuèrent à boire gratuitement.

Mais comment les six autres, les clients payants, allaient-ils diviser les vingt euros de remise de façon équitable ?

  

Ils réalisèrent que vingt euros divisés par six faisaient 3,33 euros.

Mais s’ils soustrayaient cette somme de leur partage alors le cinquième et sixième homme devraient être payés pour boire leur bière.

  

Le tenancier du bar suggéra qu’il serait plus équitable de réduire l’addition de chacun d’un pourcentage du même ordre, il fit donc les calculs. Ce qui donna ceci :

– le cinquième homme, comme les quatre premiers, ne paya plus rien,

- le sixième homme paya deux euros au lieu de trois, soit 33 % réduction,

- le septième homme paya cinq euros au lieu de sept, soit 28 % de réduction,

- le huitième homme paya neuf euros au lieu de douze, soit 25 % de réduction,

- le neuvième homme paya quatorze euros au lieu de dix-huit, soit 22 % de réduction,

- le dixième homme paya cinquante euros au lieu de cinquante-neuf euros, soit 16 % de réduction.

  

Chacun des six hommes payants, paya moins qu’avant et les quatre premiers continuèrent à boire gratuitement rejoint par le cinquième.

  

Mais une fois hors du bar, chacun compara son économie :

– J’ai seulement eu un euro sur les vingt euros de remise, dit le sixième et il désigna le dixième : lui, il a eu neuf euros.

– Ouais ! dit le cinquième, j’ai seulement eu un euro d’économie moi aussi.

– C’est vrai ! s’exclama le septième, pourquoi le dixième aurait-il neuf euros d’économie alors que je n’en ai eu que deux ? Il est anormal que ce soit le plus riche qui bénéficie de la plus importante réduction !

– Attendez une minute, s’écria le premier homme, nous quatre n’avons rien eu du tout. Le système exploite les pauvres.

  

Les neuf hommes cernèrent le dixième et l’insultèrent.

  

Le lendemain, le dixième homme, le plus riche, choisit de ne plus venir.

  

Les neuf autres s’assirent et burent leur bière sans lui. Mais quand vint le moment de payer leur note, ils découvrirent quelque chose d’important : ils n’avaient pas assez d’argent pour payer ne serait-ce que la moitié de l’addition !

  

Et cela, mes chers amis, est le strict reflet de notre système d’imposition. En effet, les gens qui payent le plus de taxes tirent le plus de bénéfice d’une réduction des impôts.


Taxez les plus forts, accusez-les d’être riches et ils risquent de ne plus se montrer désormais. En fait, ils vont boire à l’étranger...

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