Dhyâna désigne un état de concentration exceptionnel pratiqué par Le Bouddha. Il signifie état de conscience intensifiée, concentration, état d'énergie et de joie plus intenses, méditation, contemplation. C'est la cinquième des six pâramitâ (perfections) et l'une des voies essentielles du yoga indien.
Le Bouddha nous offre une manière de décrire les dhyânas, à l'aide de comparaisons simples et belles :
Premier dhyâna
Une activité mentale subtile, concentration, bonheur et joie.
Image mentale : un mélange de poudre de savon et d'eau jusqu'à ce que chaque particule de savon soit saturée d'eau. On obtient une boule de poudre de savon sans eau restant à côté.
L'eau et la poudre à savon représentent les énergies divisées de l'esprit conscient. Les deux éléments totalement différents, l'un sec, l'autre mouillé, sont malaxés jusqu'à ce qu'ils soient complètement unifiés, tout comme ces énergies se rencontrent et deviennent complètement intégrées.
C'est un état entier, un état de rassemblement où les conflits sont surmontés, tout schisme est cicatrisé. Il est caractérisé par l'absence d'émotions négatives : désir, méchanceté, paresse ou torpeur, agitation ou anxiété, peur ou colère, doute et jalousie, remord et culpabilité. Un état dans lequel nous sommes détachés mais dans lequel il subsiste une réflexion, une analyse. Un détachement d'où nait la joie et le bonheur, une concentration qui emplit tout l'être de sorte que tous les points de l'être sont touchés par cet état de bonheur, par cet état de joie.
Deuxième dhyâna
Représente une sorte de simplification. La pensée discursive s'atténue, il ne reste que concentration, bonheur et joie.
Image mentale : semblable à un lac alimenté au milieu par une source souterraine. Sans cesse, de l'eau fraîche, pure et limpide jaillit des profondeurs du lac. Les énergies de l'inconscient émergent dans l'esprit conscient unifié, comme l'eau froide et claire bouillonnant dans les recoins les plus profonds du lac.
Nos énergies sont encore plus concentrées et unifiées et les sensations agréables, tant physiques que mentales, persistent. En demeurant dans l'état de joie, nous quittons cet élément d'attention, d'analyse et de réflexion pour parvenir à une quiétude intérieure. Toute notre conscience est élevée, on est donc plus vif et conscient que d'habitude, plus clair, pur, lumineux.
Troisième dhyâna
Concentration, équanimité et bonheur.
Image mentale : un lac avec de grands lits de fleurs de lotus poussant au sein de l'eau, avec leurs racines, tiges, feuilles et pétales complètement baignés et imprégnés d'eau.
Une fois que ces énergies commencent à s'élever, elles imprègnent et transforment complètement l'esprit conscient, tout comme le lotus ; les racines, les tiges, les feuilles, les boutons, les fleurs sont complètement imprégnées d'eau.
En allant plus loin dans le détachement, ce sont les sensations agréables physiques qui disparaissent. L'esprit est dans la félicité, mais ceci n'est plus expérimenté dans le corps car l'attention se retire graduellement du corps. C'est comme si l'on était conscient du corps comme étant lointain, à la périphérie de son expérience, plutôt qu'en plein centre comme habituellement. Il ne reste plus que la félicité mentale et un état de vigilance, d'attention et d'impassibilité.
Quatrième dhyâna
Le bonheur cède la place à l'équanimité.
Image mentale : on se sent comme celui qui, ayant pris un bain au grand air par une très chaude journée, en sort, propre et ressentant la fraîcheur, s'enveloppe d'un morceau de tissu d'un blanc pur et reste là, assis.
Les énergies ne font pas qu'imprégner l'esprit mais l'enveloppent aussi complètement, tout comme l'homme qui a pris son bain est enveloppé du drap blanc.
A ce stade, même l'expérience mentale du bonheur disparaît, nous pénétrons un état de pureté totale. L'esprit passe au-delà du plaisir et de la souffrance. Au-delà de la félicité mentale pour entrer dans un état d'équanimité plus agréable que les états d'esprit agréables. Il est plus profondément satisfaisant que le plaisir, c'est une paix positive qui est encore plus merveilleuse que la félicité.
La totalité des énergies de l'être sont complètement intégrées, produisant un état d'harmonie et d'équilibre mental et spirituel parfait.
Dhyâna, c'est abandonner tous les objets, quoi que ce soit sur lequel vous pouvez vous concentrer, que vous pouvez contempler, sur lequel vous pouvez méditer ; lâchez tout. Rien ne reste, que celui qui se concentre, que celui qui contemple. Cette pure conscience est dhyâna.
Dhyâna signifie un état d'être où il n'y a aucune pensée, aucun objet, aucun rêve, aucun désir, rien, seul le vide. Dans ce vide vous vous rencontrez, vous vous reconnaissez.
Vous découvrez la vérité, vous découvrez votre subjectivité, c'est un silence parfait.
Les Dhyânas, la concentration dans la méditation