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Catherine

Pratiquer l'assertivité

Vous êtes au supermarché en train de faire la queue à la caisse pour payer quand, tout à coup, quelqu’un passe devant vous et… à ce moment, même si vous êtes en colère, vous n’osez rien dire pour ne pas créer de conflit. Le contraire peut se produire aussi : la personne qui vous a doublé reçoit toute la colère que vous avez accumulée au cours de la journée et que vous n’avez pas su exprimer. Viennent ensuite les sentiments de frustration, de culpabilité, etc. Pour que cela ne vous arrive pas, voici trois techniques pour pratiquer l’assertivité.


Dans mon exemple, la première position (garder le silence et intérioriser votre colère) est ce que l’on appelle un comportement passif. Il naît de l’insécurité et d’une faible tolérance au conflit. Afin de ne pas générer de polémique ou de ne pas vivre une situation désagréable, la personne peut devenir complice de la violation de ses droits.


Dans le second cas, l’attitude est totalement différente : nous parlons d’un comportement agressif, fruit du manque d’habileté pour canaliser l’énergie qui accompagne les émotions négatives. La personne défend ses besoins et droits en rabaissant ceux des autres et, même si elle a raison, elle perd cette dernière dans sa façon de s’exprimer.


Qu’est-ce que l’assertivité ?


L’assertivité est une qualité de la communication -elle peut donc être absente ou présente- qui influe directement sur une expression juste dans des situations où assumer la position d’émetteur n’est pas simple. Elle est liée à l’intelligence émotionnelle.


Cette forme de communication est une sauvegarde de nos droits, qu’il s’agisse de ceux que nous avons déjà ou de ceux que nous allons conquérir. En suivant ce fil, nous pouvons dire qu’elle est plus facile pour les personnes qui se montrent sensibles face à un contexte et sont capables de maintenir un équilibre entre les différentes connexions : celle qu’elles maintiennent avec elle-même et celle qu’elles maintiennent avec les autres.


Techniques pour pratiquer l’assertivité


Découvrons quelques techniques pour comprendre comment pratiquer l’assertivité. En voici trois que je juge particulièrement intéressantes.

La technique du disque rayé


Elle est très utile quand nous voulons maintenir une position déterminée face à une autre personne qui ne cesse d’insister pour que nous fassions autre chose. Par exemple, que nous lui fassions une faveur alors que nous ne pouvons pas.


L’autre personne insistera encore et encore, essayant de nous faire aller sur son terrain. C’est une forme de manipulation -bien souvent inconsciente- qui vise à nous faire céder par épuisement. À nous faire atteindre un point où l’insistance est tellement insupportable que nous voulons y mettre fin à tout prix. Et que nous finirons probablement par céder et faire un effort supplémentaire pour que le bruit cesse.


La technique face à cette tactique de harcèlement et de démolition consiste à fixer un argument que nous répéterons inlassablement face à l’insistance de l’autre. Par exemple, une personne a besoin que vous fassiez quelque chose et vous avez besoin de repos. Le disque rayé serait ce message : Je suis fatigué, j’ai besoin de me reposer. Répéter le même message vous évitera de perdre du temps et de l’énergie à chercher d’autres possibilités et à ruminer.


Dans cette situation par exemple : S’il te plaît, j’aurais besoin que tu m’aides pour quelque chose samedi. Et votre réponse : Je suis très fatigué, j’ai besoin de me reposer et je ne vais donc pas servir à grand-chose si je viens. Je te donnerai un coup de main une prochaine fois.


Parler de ce que je ressens au lieu d’attaquer


Normalement, lorsque quelque chose nous dérange ou lorsque nous pensons que nos droits n’ont pas été respecté, nous nous adressons directement à l’autre, en disant par exemple : Tu es un désastre parce que tu n’as rien nettoyé. Dans ce cas, l’autre personne se sent attaquée et sa réponse sera de répondre à cette attaque pour se défendre, créant une dispute.


En revanche, si nous parlons de nous, en disant ce que cette situation nous fait ressentir, nous éveillerons plus simplement l’empathie de l’autre et la situation ne terminera pas en affrontement. Nous pourrons nous mettre d’accord sur quelque chose. Par exemple : je me sens mal parce que la maison n’est pas propre, pourquoi ne chercherions-nous pas une solution ?


La technique de la nappe de brume


Il s’agit de trouver un point d’accord entre les deux personnes, même s’il est minuscule. Il faut ensuite l’utiliser pour montrer que vous avez un lien qui peut servir de base pour vous rapprocher. Par exemple : je suis d’accord avec le fait que la situation économique du pays n’est pas bonne, mais les autres travailleurs du secteur gagnent plus que moi et j’aimerais que mon salaire ne soit pas inférieur à celui qui a été établi.


Si vous utilisez ces techniques pour pratiquer l’assertivité, vous verrez à quel point votre communication avec les autres s’améliorera. Ce sera aussi le cas avec votre discours interne, qui cessera de se demander ce qui aurait pu se passer ou non, mettant fin à une bonne partie des auto-reproches, des regrets et des sentiments de culpabilité.

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