Il existe une solitude qui découle du sentiment de déconnexion de notre environnement.
Ne pas se sentir validé ou ne pas trouver de sens à ce qui nous entoure génère de la tristesse, parfois même de l'angoisse. Que pouvons-nous faire dans ce cas ?
On dit souvent que des artistes du romantisme comme Caspar David Friedrich, Heinrich Füssli ou Goya firent de leur solitude et de leur mélancolie un exercice de contemplation et d’inspiration. On les appelait les Peintres du crépuscule cosmique parce qu’ils voyaient dans ces heures avant la tombée de la nuit un cadre idéal pour la création.
Il est vrai que les êtres solitaires trouvent parfois des refuges magiques dans lesquels se réfugier pour se retrouver et grandir de bien des façons. Tant sur le plan émotionnel, qu’artistique et même spirituel. Cependant, les temps actuels sont différents et la solitude d'aujourd’hui est une épidémie silencieuse qui cause de graves problèmes de santé mentale.
De nombreuses personnes se sentent déconnectées de leur environnement. Cette rupture sociale de ce qui donne sens engendre une souffrance. Parce que dans ce monde d’évolution rapide, nombreux sont ceux qui restent sur le quai de la confusion, dans un état de stagnation. Car la solitude n’est pas une expérience qui survient uniquement de l’isolement mais également lorsque nous nous sentons déconnectés de ceux qui nous entourent. Ce qui génère de la tristesse, de la frustration et même de la peur.
La solitude est très belle… quand on a quelqu’un à qui le dire.
Gustavo Adolfo Becquer
Que faire ?
Des travaux de recherche affirment que la solitude en soi n’est pas une maladie, mais le déclencheur de l’apparition de maux associés. Le problème de la solitude n’est pas qu’une personne est isolée du reste mais un état mental qui génère une réalité émotionnelle complexe. Parfois, le simple fait de se sentir incompris, de manquer d’objectif et de ne pas trouver de sens à ce qui nous entoure construit ce sentiment d’isolement.
Étiquetez nos émotions
Quand nous faisons face à notre tristesse et notre solitude, la solution n’est pas de trouver de la compagnie. Le soulagement de notre vide ne se trouve pas à l’extérieur mais à l’intérieur de nous, et cela nécessite de donner tout d’abord un nom à ce que nous ressentons. Pourquoi faut-il nommer ce que nous vivons ? Parce que ce qui est nommé acquiert de la présence. Exprimer avec des mots ce que nous ressentons permet de rendre visible le problème pour le traiter. C’est toujours la première étape.
Faites le point sur nos relations
Nous pouvons avoir un partenaire, de nombreux amis et une famille que nous voyons fréquemment. Cependant, il est toujours bon de faire le point et de se demander ce que nous font ressentir ces relations qui construisent notre existence. Nous rendent-elles heureux ? Nous soutiennent-elles ? Donnent-elles un sens à notre quotidien ou entravent-elles nos rêves, voire jugent notre façon d’être ?
L’amour n’est pas tout, le bon amour oui. Nous avons besoin d’une affection qui enrichit, qui anime et qui laisse être. Par conséquent, lorsque nous nous sentons seul et triste, c’est le bon moment pour repenser plusieurs de nos liens socio-affectifs. Sommes-nous avec qui nous méritons vraiment d’être ?
Se poser des questions pour savoir ce dont nous avons besoin
Se parler n’est pas idiot, c’est une stratégie de santé mentale. Il y a des moments où nous fonctionnons en pilote automatique, laissant les choses se faire d’elles-mêmes, sans jamais prendre le contrôle. Quand l’angoisse arrive, la tristesse sans forme et la peur sans déclencheurs clairs, il est temps de se poser des questions : Suis-je où je veux être ? Comment je me sens ? Que pourrais-je faire pour me sentir mieux ? Où en suis-je dans ma vie et où est-ce que je veux aller ?
Ralentissons
La vie passe parfois si vite qu’elle nous rend flous. Nous nous laissons aller comme quelqu’un qui monte un escalator sans but. Il est peut-être temps de descendre de cette échelle que tout le monde escalade et d’aller à contre-courant, de prendre les choses à un rythme différent. Ralentir, vivre une journée plus tranquille nous permettra de clarifier les priorités.
Faire de petits changements
Parfois de petits changements apportent de grandes révolutions. En fait, il n’est pas nécessaire que cette variation soit de 180 degrés. Les nouvelles étapes de la vie commencent parfois par un simple changement de routine. Il est peut-être temps de commencer ces études qu’un jour nous avons laissées à mi-chemin. Aujourd’hui peut être le jour qui vaille la peine d’appeler cet ami que vous n’avez pas vu depuis un moment.
Partir en voyage, lire un nouveau livre ou même prendre le long chemin du retour au travail peut soudainement nous permettre d’apprécier de nouvelles réalités que nous n’avions pas perçues.
La solitude et les émotions négatives peuvent s’estomper si nous introduisons de nouvelles habitudes dans nos vies. Parfois, nous renforçons des comportements qui n’apportent que de la souffrance et qu’il est temps de désactiver.
Clarifier les finalités
Nous sommes cette société qui se sent de plus en plus seule, triste et apathique. Peu importe que nous soyons plus connectés que jamais. Si ces connexions ne sont pas authentiques, nous stagnons dans l’insatisfaction. Rappelons-nous ce qui nous donne du sens, ce qui nous motive et nous donne des raisons d’avancer.
Nos objectifs doivent être clarifiés de temps en temps, car nous changeons et il est nécessaire de mettre à jour nos buts et nos objectifs. Découvrons notre intérieur. Immergeons-nous comme des plongeurs au plus profond de nos désirs et trouvons ce qui nous passionne. Voilà la clé pour échapper à notre solitude et regarder l’horizon avec espoir.