Parfois, nous répétons plusieurs fois la même chose au point de nous énerver contre ceux qui nous sont chers : nos enfants qui ne se lavent pas les dents ou notre conjoint qui n’a pas débarrassé le lave-vaisselle.
Pourtant, les personnes qui se font crier dessus ont rarement envie de coopérer… ou alors le font à contre-cœur au risque de le faire “payer” d’une manière ou d’une autre plus tard. Quand on essaie d’agir sur l’extérieur en faisant faire quelque chose à quelqu’un, on s’épuise et la qualité de la relation se dégrade. L’urgence est plutôt à l’intérieur de soi.
Regarder à l’intérieur de soi est extrêmement difficile mais pas impossible. Quand on se sent sous tension, quand on monte le ton, quand on se rend compte qu’on devient moins bienveillant qu’on ne le souhaite, il est possible de prendre un temps de pause, de se taire et de regarder en soi : en quoi cette chose que l’autre fait m’énerve à ce point ? Qu’est-ce qui fait que je me sens tellement à cran ?
Quand une personne s'énerve contre une autre, il y a souvent de l’impuissance, de la lassitude et même de la peur chez cette personne. Cela vaut le coup de reconnaître cette impuissance, cette lassitude, ce découragement, ces doutes, et d’explorer ces peurs. Il y a probablement de la peur de ne pas arriver à se faire entendre, peur que mes besoins ne soient pas importants pour l’autre, que personne ne soit attentif à mon propre bien-être comme j’en rêve.
Quand nous comprenons que c’est le besoin d’être rassurés sur le fait que nos besoins comptent qui sont à l’origine de notre énervement, une détente se produit en nous. Nous ne projetons plus nos inquiétudes sur les autres et nous pouvons parler à l’autre depuis un espace pacifié en nous.
Nous pourrons nous exprimer sans agressivité envers l’autre mais à partir d’un amour pour nous-même, c’est-à-dire en exprimant nos émotions vulnérables et nos besoins. Par exemple : Je me sens impuissante et je crains d’être transparente. J’ai besoin de savoir que mes besoins comptent et que chacun soit attentif au bien-être des autres dans notre couple. Là maintenant, c’est qui me rendrait la vie plus belle est que tu…
Cette manière d’être en relation ouvre la porte à la joie, et peut-être même à l’humour.